L'Arete Fourbe...
Samedi 23 et dimanche 24 septembre: Arête Forbes au Chardonnet transformée en Tête Blanche et Petite Fourche.
Avec Simon, Loic et Francois.
...ou comment marquer un beau but de 4ème catégorie, catégorie "d" (comme dégonflage) !
Nous étions partis avec Loic, Simon-Poupinou et François pour l'Arête Forbes au Chardonet, mais j'aurais du m'en douter: dès que je pars pour une course qui me fait rêver depuis des années, c'est le but (cf les Grandes Jorasses !).
Le week end était pourtant bien parti: je me rendais à Saint-Gervais en écolo-train depuis Annecy pendant que Loic, Poupinou et François passaient à Flumet sur la route Grenoble-Saint-Gervais pour faire le plein de bonnes charcutailles. À 13h, nous mangions une partie de ces trésors au Tour sous un beau soleil, avant d'entamer les 1400m de montée au refuge Albert 1er (dont c''etait la dernière soirée de gardiennage, avec peu d'élus). À 17h30, nous dégustions une bière au refuge et avions tout à loisir d'admirer cette belle face du Chardonnet que nous allions gravir le lendemain. Le soir, la lune jouait même l'intrigante avec notre sommet...
Premiers doutes néanmoins: il a beaucoup neigé lundi/mardi (environ 30cm), et au refuge, on nous apprend que le vendredi, un groupe du PGHM est venu faire l'Arête Forbes, mais avait finalement fait 1/2 tour en estimant qu'il y avait un risque de plaques à vent. Hum... pas très encourageant !
Enfin, ca n'affecte pas la bonne humeur du soir ! Pendant le dîner, François nous parle des arêtes "effilochées" du Chardonnet (il a finalement retenu le nom du sommet qu'on va faire ! Pas mal !). Et en allant se coucher, nos 4 uniques voisins de dortoir nous préviennent qu'ils se lèvent à 2h du mat', et je leur suggère que plutôt de se réveiller en gueulant, ils pourraient plutôt "se caresser mutuellement", magnifique lapsus qui fera rire le dortoir pendant un bon moment... (bon, je voulais plutôt dire de se réveiller en se secouant, quoi, sans paroles ;-) ).
À 3h45 dimanche matin, nous sommes donc les derniers à se lever dans le dortoir. Nous décollons à 4h30 tapantes comme prévu. Après avoir survécu tant bien que mal à une errance au milieu d'un champ de crevasses (avec pleins de super ponts de neige fraiche pas gelée prêts à s'ecrouler sous nos pas) où j'ai brillamment mené le groupe et dont Loic nous a bravement sorti, nous arrivons vers 7h au pied de la face où quelques cordées (qui avaient bivouaqué) sont déjà en route pour l'arête. Et là, c'est le but :-) À 3 contre 1, je n'ai rien pu faire, mes compagnons ont de super arguments: les nuages sont bien plus noirs que prévu, et les 30cm de fraîche ne sont pas transformés. J'argue qu'on peut continuer en surveillant l'évolution de la météo et que la neige semble maintenant bien stabilisée, rien n'y fait, quand ca veut pas, ca veut pas...
Malgré un petit coup au moral, je me décide à suivre le programme alternatif surnommé "les bouses de Loic": nous passons le Col du Tour pour aller faire la Face Nord de la Tête Blanche, soit 121 m (dixit le topo) de pente à 55 degrés: autant dire, l'engagement extrême... Contrairement aux arguments fallacieux avancés pour buter à la Forbes, les conditions nivos sont nickels, ce qui permet "aux plus nuls des cordées" (soit moi et François) de passer en tête: on gravit la face en 20 min en faisant de bonnes marches, on se demande à quoi servent nos deux piolets qui de toutes façons n'ancrent pas vraiment dans cette quantité de neige.
On enchaîne la Tête Blanche avec la "bouse" d'à coté (désolée pour ceux qui montent intentionnellement à ces sommets, j'emploie ce vocabulaire par pure frustration ;-) ): la Petite Fourche. Il est environ 9h et le temps est alors vraiment pas génial: le Chardonnet est dans le brouillard et il neigeotte. Je dois bien admettre qu'à ce moment là, on aurait pas fait les fiers sur la Forbes.
Mais vers 10h, les nuages se déchirent et le grand ciel bleu ne nous quittera plus de la journée: nous voilà donc tous assaillis de gros remords d'avoir fait 1/2 tour ce matin ! Finalement, tout aurait été nickel, mais bon c'est plus facile à dire après coup, bien sur... En tous les cas, mes 3 compères occupent le reste de la journée à marquer le maximum de points au Fayotmètre pour tenter de me faire oublier le but: et c'est Poupinou qui explose le score avec des tas de paroles condescendantes, en payant la bière, en portant mon sac de la voiture à mon apart, et en envoyant même des emails spontanés vantant mon soit-disant grand calme dans l'adversité du week end... ;-)
Mais du coup, on a tout le temps pour casse-croûter au refuge, redescendre d'Albert 1er par l'interminable moraine, et prendre une petite bière à Argentières en philosophant sur l'art de buter en montagne... Boah, je dois bien admettre que le week end fut malgré notre but des plus agréables, les bouses pas si terribles, et comme d'habitude il fut passé en excellente compagnie ! (euh, ca y est, ai-je marque moi aussi quelques points au Fayotmètre ?).
Quand même, voici le compte-rendu sur c2c de la Tête Blanche.
Avec Simon, Loic et Francois.
...ou comment marquer un beau but de 4ème catégorie, catégorie "d" (comme dégonflage) !
Nous étions partis avec Loic, Simon-Poupinou et François pour l'Arête Forbes au Chardonet, mais j'aurais du m'en douter: dès que je pars pour une course qui me fait rêver depuis des années, c'est le but (cf les Grandes Jorasses !).
Le week end était pourtant bien parti: je me rendais à Saint-Gervais en écolo-train depuis Annecy pendant que Loic, Poupinou et François passaient à Flumet sur la route Grenoble-Saint-Gervais pour faire le plein de bonnes charcutailles. À 13h, nous mangions une partie de ces trésors au Tour sous un beau soleil, avant d'entamer les 1400m de montée au refuge Albert 1er (dont c''etait la dernière soirée de gardiennage, avec peu d'élus). À 17h30, nous dégustions une bière au refuge et avions tout à loisir d'admirer cette belle face du Chardonnet que nous allions gravir le lendemain. Le soir, la lune jouait même l'intrigante avec notre sommet...
Premiers doutes néanmoins: il a beaucoup neigé lundi/mardi (environ 30cm), et au refuge, on nous apprend que le vendredi, un groupe du PGHM est venu faire l'Arête Forbes, mais avait finalement fait 1/2 tour en estimant qu'il y avait un risque de plaques à vent. Hum... pas très encourageant !
Enfin, ca n'affecte pas la bonne humeur du soir ! Pendant le dîner, François nous parle des arêtes "effilochées" du Chardonnet (il a finalement retenu le nom du sommet qu'on va faire ! Pas mal !). Et en allant se coucher, nos 4 uniques voisins de dortoir nous préviennent qu'ils se lèvent à 2h du mat', et je leur suggère que plutôt de se réveiller en gueulant, ils pourraient plutôt "se caresser mutuellement", magnifique lapsus qui fera rire le dortoir pendant un bon moment... (bon, je voulais plutôt dire de se réveiller en se secouant, quoi, sans paroles ;-) ).
Le Chardonnet de nuit et la lune | François et Loic au petit matin |
À 3h45 dimanche matin, nous sommes donc les derniers à se lever dans le dortoir. Nous décollons à 4h30 tapantes comme prévu. Après avoir survécu tant bien que mal à une errance au milieu d'un champ de crevasses (avec pleins de super ponts de neige fraiche pas gelée prêts à s'ecrouler sous nos pas) où j'ai brillamment mené le groupe et dont Loic nous a bravement sorti, nous arrivons vers 7h au pied de la face où quelques cordées (qui avaient bivouaqué) sont déjà en route pour l'arête. Et là, c'est le but :-) À 3 contre 1, je n'ai rien pu faire, mes compagnons ont de super arguments: les nuages sont bien plus noirs que prévu, et les 30cm de fraîche ne sont pas transformés. J'argue qu'on peut continuer en surveillant l'évolution de la météo et que la neige semble maintenant bien stabilisée, rien n'y fait, quand ca veut pas, ca veut pas...
Loic et Simon, au moment du but |
Le départ dans la face du Chardonnet
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Malgré un petit coup au moral, je me décide à suivre le programme alternatif surnommé "les bouses de Loic": nous passons le Col du Tour pour aller faire la Face Nord de la Tête Blanche, soit 121 m (dixit le topo) de pente à 55 degrés: autant dire, l'engagement extrême... Contrairement aux arguments fallacieux avancés pour buter à la Forbes, les conditions nivos sont nickels, ce qui permet "aux plus nuls des cordées" (soit moi et François) de passer en tête: on gravit la face en 20 min en faisant de bonnes marches, on se demande à quoi servent nos deux piolets qui de toutes façons n'ancrent pas vraiment dans cette quantité de neige.
À droite: la Face Nord de la Tête Blanche |
Une autre cordée sur la Face Nord
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Loic et François juste après la rimaye |
Loic au sommet de la Tête Blanche,
Moi et Simon dans la sortie de la Face Nord |
On enchaîne la Tête Blanche avec la "bouse" d'à coté (désolée pour ceux qui montent intentionnellement à ces sommets, j'emploie ce vocabulaire par pure frustration ;-) ): la Petite Fourche. Il est environ 9h et le temps est alors vraiment pas génial: le Chardonnet est dans le brouillard et il neigeotte. Je dois bien admettre qu'à ce moment là, on aurait pas fait les fiers sur la Forbes.
9h: temps de chien | 10h: grand soleil |
Mais vers 10h, les nuages se déchirent et le grand ciel bleu ne nous quittera plus de la journée: nous voilà donc tous assaillis de gros remords d'avoir fait 1/2 tour ce matin ! Finalement, tout aurait été nickel, mais bon c'est plus facile à dire après coup, bien sur... En tous les cas, mes 3 compères occupent le reste de la journée à marquer le maximum de points au Fayotmètre pour tenter de me faire oublier le but: et c'est Poupinou qui explose le score avec des tas de paroles condescendantes, en payant la bière, en portant mon sac de la voiture à mon apart, et en envoyant même des emails spontanés vantant mon soit-disant grand calme dans l'adversité du week end... ;-)
Sur la terasse d'Albert 1er | Petite pause à la descente |
Mais du coup, on a tout le temps pour casse-croûter au refuge, redescendre d'Albert 1er par l'interminable moraine, et prendre une petite bière à Argentières en philosophant sur l'art de buter en montagne... Boah, je dois bien admettre que le week end fut malgré notre but des plus agréables, les bouses pas si terribles, et comme d'habitude il fut passé en excellente compagnie ! (euh, ca y est, ai-je marque moi aussi quelques points au Fayotmètre ?).
Quand même, voici le compte-rendu sur c2c de la Tête Blanche.