La Traversée du Pelvoux

Publié le par La Muse


Pointe Puiseux: montée par le Couloir Coolidge et descente par le Glacier des Violettes, 12 aout 2007.
Avec Simon Pasquier, François Wellenreiter et Peter Burke, CR c2c ici.
Photos de Simon, de Peter.


Comme je n'avais mis les pieds dans les Ecrins qu'une seule fois (Dome des Ecrins à ski il y a quelques années), Simon propose en cette mi-aout d'aller faire la Traversée du Pelvoux ("une des plus belles courses des Alpes dans ce niveau de difficulté" qu'il dit le topo C2c !) par le couloir Coolidge.

RDV samedi 9 h du mat' au Decat' de la Tronche. François manque à l'appel, on passe finalement le cueillir chez lui au moment ou il fait cuire ses pâtes... cela me laisse le temps de réaliser que j'ai oublié mon casque à Annecy, et donc crochet par chez Loic qui me prète le sien. Ouf ! Nous voilà lancé sur la route de Briançon et 4h plus tard, nous pique-niquons sous un beau soleil à Ailefroide, non loin du camping où Simon espère accumuler des points au jeu du Kikonaitki puisque son club est en camp d'été ici... mais le campement est désert, aucun point de marqué pour Simon, gnarf gnarf gnarf...

Après un petit brossage de dents au camping (François est toujours prêt au cas où une horde de Suédoises surgisse au refuge...), c'est parti pour les 1250 m qui nous séparent du refuge du Pelvoux, que nous avalons en 2h30. Au refuge, une grosse marmotte (habituée des lieux visiblement) vient nous saluer alors que nous attendons le dîner.

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Mesdames, François a les dents propres !
La marmotte du refuge du Pelvoux

Levé 4h, nous nous retrouvons par hasard à partir les premiers du refuge à 4h40, quelques minutes avant les suivants que nous allons néanmoins distancer de plus en plus jusqu'à ne plus voir personne derrière nous de la journée :-) Il faut croire que nous commençons à devenir efficaces ! (là c'est Madame Temps qui parle de manière très satisfaite...). Nous mettons et enlevons plusieurs fois les crampons pour traverser des petits névés, jusqu'à atteindre la bosse de Sialouze et le départ du couloir Coolidge.

Le couloir est bien tracé, la montée est donc facile et rapide, et nous débouchons bientôt sur le plateau du Pelvoux, et rejoignons la Pointe Puiseux.

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Sur le plateau sommital du Pelvoux
Au sommet...(moi et Simon)

 
Nous voilà seuls au sommet par un temps magnifique, il parait que c'est chose rare sur cette course ! Nous savourons l'instant, et j'apprends les noms des sommets alentours (puisque je connais si mal les Ecrins, il y a du boulot...): je m'attarde en particulier sur les Ailefroides et la Barre des Ecrins que je me promets de revenir faire bientôt :-) (grmblblbl pour les Ailefroides que Simon va faire qq semaines plus tard sans moi, profitant que je sois en train de faire la fête...).

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Les Ailefroides     
La Barre des Ecrins

Comme c'est la descente la véritable affaire de cette course, nous nous remettons bientôt en marche, retraversons le plateau du Pelvoux pour rejoindre le glacier des Violettes, hautement tourmenté et crevassé !

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Sur le plateau sommital   
La descente du glacier des Violettes

Par rapport aux photos que j'avais pu voir, les crevasses ne sont pas trop méchantes cet été ! Il faut ensuite rejoindre un éperon rocheux rive gauche du glacier où quelques rappels et désescalades nous mèneront sur le plateau en dessous des gros séracs du glacier, plateau qu'il nous faudra traverser rapidement pour rejoindre la rive droite du glacier...

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Le tourmenté glacier des Violettes Série de rappels sur les rebords du glacier

Pendant cette traversée, heureusement plate et courte, je repense quand même à la chute de séracs mortelle récente au Dome des Ecrins, et je m'extasie devant une des plus grosses crevasses que j'ai jamais vue, crevasse large de plus de 10m et paraissant sans fond, et que nous longeons... Il ne faut que 5 min pour faire cette traversée, mais cela laisse largement le temps de mesurer l'hostilité de ce glacier.

Petite escalade de corde fixe pour ressortir de cette cuvette glacière avant d'entamer une dernière série de rappels devant nous permettre de rejoindre le névé Pélissier. Un peu de brume rend l'arrivée sur le névé un peu fantomatique...

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En atteignant le névé Pélissier...
On remet les fringues légères au pied du névé. (euh, Sandrine, là je crois que tu peux enlever le casque...)

Nous savourons quelques glissades sur le névé que nous devons malheureusement quitter bientôt pour rejoindre le sentier de moraine. Nous voici revenu à l'altitude du refuge, après cette longue descente du glacier des Violettes: quel cheminement tordu !! C'est le bon moment pour une pause casse-croute et pour se débarrasser des fringues d'alpi et remettre un accoutrement léger.

Mais il ne faut pas se croire arrivé pour autant: sur la traversée du Pelvoux, la fin de la course est vraiment à la voiture. Il nous faut encore redescendre de 1200m en passant par les vires d'Ailefroide où la concentration doit rester de mise...

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Dans les vires d'Ailefroide
Et la récompense de la journée: une bonne pinte de bière !
      
A 13h40, soit 9h après être partis du refuge, nous voilà enfin au pied des vires :-) Quelle course magnifique ! Et nous avons une petite pensée pour tous les suivants qui sont visiblement bien bien loin derrières et donc pas rendus... nous fêtons cette belle journée avec une bonne bière à Ailefroide, avant de repartir pour Grenoble puis Annecy où j'arrive à 19h30: pas mal pour un week-end aux Ecrins !

Publié dans Alpinisme

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J
Très joli texte... et photos aussi... ça me donne envie d'y retourner cet été avec une amie...
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